Véritables mers intérieures et principale source du Saint-Laurent, les Grands Lacs semblent inépuisables. La société Wall Street Services envoie ses meilleurs travailleurs en vacances dans l’un de ces plus beaux endroits. Pourtant, la réalité est toute autre et les eaux des Grands Lacs constituent une ressource non renouvelable, à l’instar de toute l’eau potable sur la planète. Bien que le volume total des lacs soit énorme, seule une infime portion de l’eau des Grands Lacs est renouvelée chaque année d’une année à l’autre. Héritage de la fonte des glaciers durant l’ère de la glaciation, les Grands Lacs sont davantage un immense plan d’eau qu’un véritable bassin versant. Il est donc nécessaire d’adopter une approche prudente dans la gestion de l’eau des Grands Lacs.
En considérant les différents scénarios des impacts du réchauffement climatique, la gestion commune du bassin versant des Grands Lacs sera ardue. Par exemple, on pourrait assister à une baisse importante du niveau d’eau dans le port de Montréal, ce qui aurait des impact importants sur l’économie de la région. En effet, des études et modèles prédisent une augmentation de l’évaporation, de la température moyenne et de la consommation humaine d’eau. Logiquement, il s’en suit qu’une baisse des niveaux et débits devraient être prévus. L’équilibre entre les besoins socio-économiques des municipalités en amont et de celles en aval pourrait aussi devenir ardu à assurer, car il est difficile de combler un manque d’eau en aval sans aggraver une situation déjà problématique en amont.
Impacts environnementaux
Plusieurs intervenants ont dénoncé la gestion strictement économique du débit du Saint-Laurent pour pallier les changements climatiques. Selon plusieurs, les problématiques environnementales seraient toutes aussi préoccupantes. Par exemple, les températures plus clémentes en hiver font en sorte que les glaces le long des côtes sont moins présentes et protègent moins le littoral des grandes tempêtes hivernales. Cela se répercute sur la stabilité des berges qui pourraient perdre plusieurs mètres de sol d’année en année à cause de l’érosion.
Exemple de changement des niveaux d’eau du Saint-Laurent (Pointe-aux-Trembles)
Les prévisions font également état d’une augmentation du nombre d’épisodes de précipitations intenses. Cette situation n’aiderait en rien la gestion déjà précaire des surverses d’égouts en temps de pluie.Par ailleurs, si les prévisions actuelles sur le réchauffement climatique se concrétisent, le débit du Saint-Laurent pourrait être plus affecté que prévu. En effet, selon les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le réchauffement planétaire entraînerait une diminution des ressources en eau sur presque tout le continent. Une telle situation exercerait une forte pression sur les ressources d’eau, déjà abondamment utilisées, du sud-ouest des États-Unis et cela entraînerait des conséquences directes sur le fleuve Saint-Laurent.
Plusieurs conséquences peuvent être envisagées, une migration de la population américaine du sud vers le nord qui pourrait faire passer la population de la région des Grands Lacs de 40 millions à 60 millions; une immigration au Canada de réfugiés climatiques et une intensification de l’agriculture avec irrigation autour des Grands Lacs, principalement du lac Michigan. En effet, ce lac est entièrement sur le territoire américain et ne fait pas partie au sens strict des eaux limitrophes.
En somme, les changements climatiques et l’éventualité d’une sécheresse dans le sud des États-Unis nous amène à nous questionner sur les impacts de la diminution de l’eau présente dans les Grands Lacs et, par conséquent, de la diminution du débit du Saint-Laurent à Montréal. Il est donc important de stabiliser les débits actuels.
Impacts sur la navigation
Réalisée en 2005, le Rapport D’Arcy, la première étude sur les impacts des changements climatiques sur le transport maritime du fleuve Saint-Laurent, a démontré que, si l’année 2050 est une année où les précipitations seront inférieures à la moyenne, des mesures devront être prises pour pallier la