
En excluant les épidémies dues à la non-vaccination, on l'a vu cette semaine avec la déclaration du maire de Saguenay, Jean Tremblay, qui a demandé à sa population de se mobiliser et de lutter « contre Greenpeace et les intellectuels » :
Cette affirmation a par la suite été récupérée par nul autre que le Premier ministre, Philippe Couillard, et par le Maire de Trois-rivières, Yves Lévesque.
Ainsi, ce qui devait être fût…
Dès le moment où le maire Tremblay a affirmé que Greenpeace causait les pertes d'emploi au Saguenay, c'est devenu vrai. Que ça le soit, ou non, dans la réalité.
Je ne m'attarderai pas sur le fait que c'est la pression du marché qui a fait en sorte que c'est l'industrie (et pas Greenpeace) qui a créé la norme, Paul Journet le fait très bien dans son éditorial de ce matin.
En soi, le fait que Greenpeace soit blâmé ne me dérange pas trop dans le sens où c'est le problème d'image de quelqu'un d'autre. C'est le principe du « quand on crache en l'air, ça nous retombe dessus ». Là où ça me dérange, c'est que c'est le genre de truc qui éclabousse tout le monde et que même la ZIP va devoir s'expliquer.
Et ÇA… Ça me fait ch***.
Que Greenpeace fasse des actions d'éclats, c'est son choix, je n'ai rien contre, ça fait jaser. Mais il faut comprendre que pour une partie de la population, il s'agit d'éco-terrorisme.
Action (d'éclat) - Réaction (Perception négative)
Le terreau est donc fertile pour planter l'idée que c'est à cause de Greenpeace (et de tous les écologistes, tant qu'à y être, pis des intellectuels aussi) si on perd des jobs. La population est prête à l'entendre et a déjà une opinion mitigée par rapport à l'organisme. Et c'est là où ça devient mon problème.
Parce qu'après ça, quand j'essaie de monter des projets qui, soit dit en passant, créent aussi des jobs, pour améliorer l'état de l'environnement, de la qualité de l'eau et des milieux humides, on soupçonne mes motifs.
Alors quand j'arrive dans une ville pour leur dire « Hey, j'ai ce projet super cool qui va baisser vos coûts d'opération, bénéficier à votre administration, à vos citoyens et me permettre d'engager quelqu'un à temps plein ». On me répond : « OK, mais c'est quoi ton agenda caché? ». Et je dois alors me justifier à cause d'une perception négative de tout le monde qui travaille de proche ou de loin dans le milieu de l'environnement.
Surtout quand, en tant qu'organisme centré sur la concertation, dans tous nos projets, même ceux d'aménagements physique sur le terrain ou d'organisation d'événements, j'ai une approche qui tient compte du milieu, de ses intérêts... Que j'inclus tout le monde pis son chien dans la conception du projet pour m'assurer de son acceptabilité sociale et de sa pertinence.
Une approche sensée quoi.
Une approche qui ne porte aucunement flanc à la critique et à des accusations farfelues.
En fait, non, ce n'est pas vrai.
On l'a vu à Tout le monde en parle la semaine dernière : Ça ouvre le flanc à la critique de Naomi Klein… Qui ressort exactement le même discours qu'Al Gore tient depuis 10 ans, en y ajoutant simplement sa twist anti-corporation. Et qui en profite pour dénigrer le travail de tous les environnementalistes au passage.
Côté innovation, on y reviendra. Au moins, Michael Moore est ouvert sur le fait d'utiliser les corporations qu'il critique pour vendre ses films, contrairement à l'autre et ses livres.
('Scusez, je l'avais en travers de la gorge)
Alexandre