Il fût un temps non si lointain où la science en était. Une affirmation scientifique, avant d'être rendue publique, était revue par des pairs compétents de l'affirmateur. Avec l'avènement des interwebs, chaque hurluberlu peut désormais envoyer ses théories au quatre vents.
En tant que scientifique, je ne peux qu'être horripilé par cet état de fait. Juste d'y penser, me donne d'intenses frissons dans le dos. Bref, ce commentaire ne se veut qu'une ouverture, mais si jamais vous voulez vous y retrouver dans les méandre de la pseudo-science, je vous propose quelques éléments à fuir comme la peste. Ainsi, votre détecteur de bullshit devrait s'allumer dès que vous entendez les bouts de phrases suivants :
- Les connaissances ancestrales…
- Le pouvoir de l'esprit sur…
- Dieu a dit... - Vous pouvez aussi remplacer Dieu par une de ses variantes: Allah, Yahweh, Vishnou, Bouddha, Joseph Smith ou encore Tom Cruise…
Trêve de plaisanterie.
En science, afin d'évaluer la pertinence d'une affirmation on doit vérifier quelques points:
- Origine : Qui a affirmé l'affirmation… Est-ce qu'on a affaire à quelqu'un dont les déclarations passées s'avèrent fondées ou fausses? Quel est le but avoué de l'affirmateur.
- Financement : On s'entend que sans argent, il n'y a pas de recherche. Qui finance la recherche de l'affirmateur? On se rappellera du synopsis de Thank you for smoking, dans lequel les cigarettiers financent un institut de recherche sur la cigarette qui, en trente ans, n'a jamais trouvé de lien formel entre la cigarette et le cancer.
- Contenu : Ce qui est contenu dans l'affirmation est-il assis sur des bases scientifiques solides ou sur de la pseudo-science (voir plus haut) ou des sophismes. C'est la partie un peu plus difficile de l'évaluation.
Et pourquoi vous parle-je de désinformation? À cause de ceci :
Pourquoi, me direz-vous, ne devrions-nous pas faire confiance à du contenu provenant d'un organisme dont le nom est Friends of Science (Amis de la science)? Je vous laisserai le soin de vérifier le tout avec le simple test ci-dessus (Voir Sourcewatch)… Je vais tout de même y aller d'un commentaire éditorial :
Une chance qu'il y a eu une réponse… :
Ceci dit, les climato-sceptiques… ce terme tombe d'ailleurs dans la même veine de la désinformation impliquant qu'il y ait matière à être sceptique. Voir cette vidéo (en anglais) pour une remise en contexte.
Bref, les climato-sceptiques ne sont pas les seuls à tomber dans la désinformation. J'ai souvent affaire à des désinformateurs, dont les affirmations grandiloquentes ne représentent pas la réalité. Je parle bien entendu de la qualité de l'eau du fleuve Saint-Laurent.
J'ai déjà abordé le sujet ici, et dans un autre billet (il me semble). Je ne répéterai donc pas ce que j'ai déjà dit sur le sujet. J'aimerais simplement souligner que pendant que tout le monde s'insurge contre le panneau sur le bord de l'A40 sur le climat… Tout ce même beau monde gobe tout cru à chaque fois que quelqu'un sort pour dire que le fleuve est toujours pollué et qu'il va nous pousser des pustules si on se baigne dedans.
Je vous inviterais plutôt à appliquer le petit test d'épreuve des faits, et vous citerai le Réseau de suivi du milieu aquatique de la division environnement de la Ville de Montréal, dont les stations d’échantillonnage et le laboratoire produisent les données probantes qui ne sont jamais citées dans les reportage sensationnalistes…
Alexandre